Le nez collé à la vitrine
Il regarde les avions voler
Son inquiétude se devine
Sous les vapeurs de son café
Il vérifie l’heure de sa montre
Tourne la tête vers l’entrée
Va-t-elle venir à sa rencontre ?
Il ne cesse de se demander
Un jour ordinaire d’aéroport…
Les portes s’ouvrent et se referment
Sur des voyageurs inconnus
Ces belles révérences renferment
Espoir et doutes en continu
C’est un jour ordinaire d’aéroport
Un jour banal
Ca pourrait être davantage encore
Un beau final
Il contemple sa tasse vide
S’empare de sucres emballés
Les fait rouler un peu livide
Les jettent comme on lance des dés
Espérant calmer son angoisse
Il sourit devant ces images
Et cherche dans l’harmonie des faces
Les prédictions de ce voyage
Un jour ordinaire d’aéroport…
Puis c’est une voix monocorde
Qui à la raison le ramène
L’espace se noircit d’une horde
De passagers qui se démènent
C’est un jour ordinaire d’aéroport
Un jour banal
Ca pourrait être davantage encore
Un beau final
La file d’attente a disparu
L’hôtesse consulte son cahier
Il se lève un peu abattu
Sur le comptoir pose son billet
Il se retourne une dernière fois
En direction du hall d’entrée
Parcourt l’espace mais ne voit
Toujours pas celle qu’il attendait
Un jour ordinaire d’aéroport…
Quand soudain son regard se fige
Sur l’énorme façade vitrée
Il l’aperçoit, sourire oblige
Devant les portes transpercées
C’est un jour ordinaire d’aéroport
Un jour banal
C’est devenu bien davantage encore
Un beau final
Lucie Lith, 2004
Photo de Marco López sur Unsplash
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