Les ennemis qu’on bat dans nos stupides combats
Tous les faibles qu’on casse pour concasser nos aigreurs
Et les autres qu’on presse pour compresser notre angoisse
Les malheureux qu’on blesse en soulageant nos rancœurs
On est un « qu’on »
Qui ne comprend rien à ce qu’il croit prendre
Les ornements qu’on pare pour comparer nos beautés
Le visage qu’on affiche en se fichant qu’il soit faux
Et l’image convenue qu’on tient tant à refléter
Espérant contenir un temps qui part en lambeaux
On est un « qu’on »
Le genre qui confond la forme et le fond
Les idéaux qu’on porte mais qui ne comportent rien
Et les chemins qu’on prend sans comprendre en le faisant
Qu’on perd un beau matin les compères qui sont les siens
Tandis qu’on court trop vite pour concourir bêtement
On est un « qu’on »
Il brûle l’essence avec l’essentiel
Chaque parole qu’on cède sans concéder un seul mot
Les mensonges qu’on promet et qu’on ne tiendra jamais
Les mêmes qui compromettent sans scrupules l’honnêteté
Pour composer les notes qu’on pose et qui sonnent faux
On est un « qu’on »
Un « qu’on fera » qu’on ne jouera jamais
On est un « qu’on »
Un indéfini indéterminé
Un invariable sujet avarié
On est un « qu’on »
Un pauvre lâche qui cache les cons
Lucie Lith, 2002
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