Par un beau matin d’août je m’éveille à la vie
Penché sur mon berceau, tendrement tu souris
Tu approches ta main, je reconnais ta voix
Et sans savoir comment je m’agrippe à ton doigt
Tous les matins tu pars quand le soleil s’éveille
Je t’entends de mon lit, imbibée de sommeil
Je sais que tu travailles et te donnes de la peine
Je le sens à ta main que je serre dans la mienne
Et puis les années passent, doucement je grandis
Tu me donnes les moyens de me construire une vie
Je trébuche et m’accroche, parfois bute sur un rien
Toujours tu me relèves en me tendant la main
Souvent tu me racontes ta jeunesse difficile
Tu ne cesses de me dire que la mienne est facile
Je comprendrai plus tard que j’ai eu de la chance
D’avoir toujours ta main pour tenir la distance
Chaque fois je t’appelle quand le doute m’assaille
J’aime te savoir toujours prêt à combler mes failles
Tu te moques parfois quand je cherche une réponse
Mais tu me donnes la main de peur que je m’enfonce
Quand arrive le moment de payer mes études
Je sais que tu es là, il n’y a pas d’inquiétude
A mon tour je travaille pour mériter mon pain
Mais tu guides mes pas sans me lâcher la main
De temps en temps je rêve que nous sommes à l’église
Je m’accroche à ton bras et tu me fais la bise
Je t’imagine alors prêt à donner ma main
Et moi lâcher la tienne pour quelqu’un de très bien
Parfois tu me demandes d’un jour écrire l’histoire
Toutes ces anecdotes que tu racontes le soir
J’adore t’entendre dire comment était ta vie
Je te caresse la main et doucement te souris
Puis un matin d’avril, brutalement tu t’en vas
Et c’est comme si le sol s’effritait sous mes pas
Plus un mot, plus un souffle, je ne comprends plus rien
Se peut-il que soudain tu m’aies lâché la main ?
Parfois je pleure encore en me rappelant ta voix
Je pourrais tout donner pour te prendre dans mes bras
Puis mes larmes se sèchent, je sais tu n’es pas loin
Car en fermant les yeux, je peux sentir ta main
Lucie Lith, 2008
Image par skalekar1992 de Pixabay
Commentaires