Un vieil électrophone et son plateau tournant
M’attendent déjà armés d’un vinyle brillant
J’hésite puis actionne le bras pivotant
Perçois les grésillements, un peu nerveuse attends
L’aiguille de saphir traverse les sillons
Pour laisser s’évader, voler les premiers sons
33 tours par minute se fait la rotation
La mélodie démarre, à ma vie donne le ton
Quelques plages sur un disque
Des chansons inédites
Les années se délitent
Comme des notes de musique
33 grands tours de piste
Avant la fin du disque
33 p’tits tours seulement
Qui passent et puis s’en vont
C’est mon histoire qui se lit dans ses mélodies
Tristes ou bien enjoués, les refrains chantent ma vie
Au rythme des compilations qu’on me dédit
Je tourne, danse, m’épuise, je suis une toupie
Quelques plages sur un disque
Des chansons inédites
Les années se délitent
Comme des notes de musique
33 grands tours de piste
Avant la fin du disque
33 p’tits tours seulement
Qui passent et puis s’en vont
Et un beau jour la tête de lecture oscille
Sur le dernier sillon, voilà que ça grésille
Ma vie gravée sur une plaque de vinyle
S’arrête en bout de piste, peut-être sur une idylle
Quelques plages sur un disque
Un son analogique
Quelques moments magiques
Comme des notes de musique
Un jour la fin du disque
Voici le numérique
Je tire ma révérence
Laisse ma place en silence
33 p’tits tours de piste
J’ai fini mon concert
Soudain je manque d’air
Plus une note de musique
J’aimerais pour un rappel
Jouer un p’tit 45
Mon succès éternel
Avant de quitter la scène
33 p’tits tours de piste
Comme des notes de musique
33 p’tits tours seulement
Qui passent et puis s’en vont
Lucie Lith, 2003
Photo de Andrea Cipriani sur Unsplash
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