Qu’importe ce qui est envolé
Terminé
Qu’importe espérer rattraper
Le passé
Quand les souvenirs défilent en haut
Et qu’ils s’alignent sur le tableau
Il faut y lire une œuvre d’art
Achevée
Pourquoi vouloir en rajouter
S’entêter
Se répéter qu’on a loupé
La moitié
Le vide essayer de combler
Comme si la nature l’exigeait
Alors qu’il est déjà trop tard
C’est bâché
Il vaut mieux devant regarder
Ne pas dire « j’aurais dû écrire »
Vouloir gommer c’est encore pire
Oh non ! Ni remords ni regrets
Y’en a qui trouvent toujours un mot
Mal écrit
Un paragraphe une ligne de trop
Dans leur vie
Y’en a qui ne font qu’éplucher
Les pages pour se lamenter
Si seulement j’avais fait ci
Pas fait ça
J’aime pas les gens désabusés
Ceux qui disent « j’aurais dû écrire »
Qui veulent gommer c’est encore pire
Oh non ! Ni remords ni regrets
Moi si je pouvais revenir
En arrière
Faire demi-tour et parcourir
Mon hier
J’en profiterais pour recopier
Et sûrement pas pour modifier
Mes choix, mes chagrins, mes conneries
Mes émois
Il faut savoir tout assumer
Relire ce qu’on a pu écrire
Se dire que ç’aurait pu être pire
Au fond que l’on ne s’est pas trompé
Il vaut mieux devant regarder
Ne pas dire « j’aurais dû écrire »
Vouloir gommer c’est encore pire
Oh non ! Surtout… Ni remords ni regrets
Lucie Lith, 2003
Photo de Madison Oren sur Unsplash
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